Compte-rendu de la cérémonie de remise de la médaille des Justes au Pasteur Pierre Gagnier et son épouse Hélène
18 janvier 2012
Discours d'Elad Ratson (Directeur des Relations Publiques et de la Communication à l'Ambassade d'Israël)
Madame la Maire,
Monsieur l'Adjoint au Maire,
Madame la Présidente de l'Association "Enfants et Amis Abadi"
Monsieur le Délégué du Comité Français pour Yad Vashem,
Monsieur le Directeur Général du Comité Français pour Yad Vashem,
Chers Amis,
Il y a 66 ans, André Malraux nous disait que la vraie civilisation … la part de l'Homme que les camps ont voulu détruire, avait triomphé de la vraie barbarie.
Au moment de leur libération, les survivants des camps connurent des jours de bonheur mais aussi de tristesse. Alors qu'ils sortaient de l'enfer, beaucoup de leurs camarades étaient emmenés par les SS et agonisaient sur les routes d'Allemagne. Les évacuations forcées et les marches de la mort cherchaient à supprimer les témoins de cette abomination.
Au mois de janvier 2007, la France a rendu un vibrant hommage aux Justes parmi les Nations. Jacques Chirac, alors Président de la République, et Simone Veil, Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ont introduit les Justes de France au cœur du Panthéon. Ce jour là, le courage et la noblesse d'âme de ces héros, humbles et discrets, ont été reconnus à leur juste valeur.
Durant la seconde guerre mondiale, alors que les ténèbres régnaient sur l'Europe, les Justes de France ont eu le courage de braver l'autorité injuste. Au péril de leur vie et de celle de leur famille, ils ont mobilisé leur âme, leur cœur et leurs forces pour sauver des juifs. Certains ont trouvé la mort en voulant préserver la vie.
Très souvent, les Justes considèrent ce qu'ils ont fait comme étant naturel. Parfois, ils disent même, qu'ils auraient pu en faire d'avantage. Mais par leurs actes, ils n'ont pas seulement sauvé des innocents, ils ont également sauvé la dignité humaine et l'honneur de la France.
Dans le Talmud, il est écrit : "Quiconque sauve une âme, sauve l'univers tout entier".
Chers amis, le peuple juif n'oublie pas. Il n'oublie ni les bourreaux et leur collaborateurs, ni des Justes, êtres exceptionnels, lumières des Nations.
Pour la mémoire des morts sans sépulture, pour l'honneur des Justes parmi les Nations, mais aussi pour préserver notre avenir, il nous incombe de perpétuer le souvenir de cette tragédie humaine. On ne bâtit rien de bon sur l'oubli ou le mensonge et la mémoire est indispensable à l'Homme pour construire son futur.
La Médaille des Justes parmi les Nations est la plus haute distinction de mon pays. Il ne s'agit ni d'une récompense ni d'une décoration, mais simplement d'un témoignage de gratitude et de reconnaissance éternelle.
Au nom de l'État d'Israël et en vertu des pouvoirs qui me sont conférées, j'ai le grand honneur de remettre la Médaille de Justes parmi les Nations, à titre posthume, au pasteur Gagnier et son épouse Hélène Gagnier pour avoir sauvé la vie de Georges Isserlis, Michel et Françoise Picard et Denise Rouire.
Chers Justes, nous vous sommes à jamais reconnaissants de ce que vous avez accompli au péril de votre vie. Vous nous donnez la force de croire en cette humanité.
Merci à vous du fond du cœur.
Elad Ratson
(Directeur des Relations Publiques et de la Communication à l'ambassade d'Israël)