Déportation, résistance juive, Justes, transmission
17 mai 2016
Le 10 mai dernier, les Enfants et Amis Abadi organisaient, accueillis par la mairie du 3e arrondissement de Paris, un colloque autour de quatre thèmes :
- Déportation
- Résistance juive
- Justes
- Transmission
La mairie du 3e avait gracieusement mis à disposition sa salle des spectacles ainsi que le matériel de sonorisation pour cet événement. Tout ce dipositif fût possible grâce au soutien de Pierre Aidenbaum, Maire du 3e arrondissement de Paris.
Les panneaux présentant l’histoire du Réseau Marcel et les biographies de ses protagonistes avaient été disposés dans la salle.
Andrée Poch-Karsenti, enfant cachée et Présidente de l’association « Les Enfants et Amis Abadi » a introduit le colloque en précisant que celui-ci se déroulait dans le cadre de la Commémoration du souvenir de la déportation. Katy Hazan (O.S.E), historienne, fût la modératrice de cette cérémonie tout au long de l' après-midi. Sa connaissance de l’histoire de la Shoah en a fait une animatrice légitime et passionnée.
Natacha Karsenti, Aude de Saint Loup, Katy Hazan, Catherine Jourdan, Andrée Poch-Karsenti
En ouverture, Catherine Jourdan a présenté une biographie juste et sensible d’Odette Abadi, née Rosenstock. Elle a rappelé son attachement à œuvrer pour les enfants tout au long de sa vie, que ce soit en sa qualité de médecin ou encore à travers son engagement au côté de Moussa Abadi en créant le Réseau Marcel.
Katy Hazan, Catherine Jourdan
Aude de Saint Loup (historienne et anciennement directrice du cours Morvan à Paris) a présenté une étude détaillée des différents camps ayant existé et de leurs différences.
Aude de Saint Loup, Katy Hazan
Afin d’illustrer cette présentation, une interview filmée d’Odette Abadi a été projetée. « Odette Abadi raconte Auschwitz » est issue d’une collection de 14 témoignages réalisés par Annette Wierworka.
Natacha Karsenti, fille d’enfant caché, a lu plusieurs passages du livre écrit par Odette Abadi : « Terre de détresse ».
Natacha Karsenti, Aude de Saint Loup
Katy Hazan a rendu quelques instants sa casquette de maitresse de cérémonie pour apporter son éclairage d’historienne sur les différents réseaux de résistance juive. Elle décrit l’organisation de ces réseaux et l’engagement de leurs créateurs et protagonistes. À cette occasion, Victor Kuperminc, trésorier de l’association des Enfants et Amis Abadi, est intervenu pour présenter un sujet souvent peu traité : le financement des réseaux. Il décrit notamment le rôle primordial du Joint, organisation américaine, dans le financement du Réseau Marcel. En France, la distribution des fonds était organisée par Maurice Brenner. Son fils, Thierry a honoré le colloque de sa présence. Thierry Brenner a raconté comment son père avait toujours tu ses activités et comment lui-même ne les avait découvertes que très récemment. Malgré cela, l’émotion qui était la sienne était bien palpable.
Victor Kuperminc, Thierry Brenner, Katy Hazan, Catherine Jourdan
Michèle Merowka (AMEJDAM) a ensuite évoqué les Justes parmi les nations pour leur action au sein du Réseau Marcel. Elle a présenté tour à tour : Monseigneur Remond, Don Penitenti, le père Michel Blain, le père Vincent Siméoni, Sœur Joséphine Chopin, le père Pierre Roubaudi, les sœurs Clarisses, le pasteur Edmond Evrard, son épouse Ilda, leur fils Daniel, le Pasteur Pierre Gagnier et son épouse Hélène, Alban et Germaine Fort, Yvonne et Philippe Roques, Jeanne et Jean Rous, Henri et Berthe Collato. Armand Hercovici a raconté son histoire d’enfant caché par la famille Collato. Michèle Merowka a conclu en rappelant les actions de reconnaissance menées depuis 15 ans : Une plaque à L’Évêché de Nice, une place parisienne au nom d’Odette et Moussa Abadi, …
Armand Hercovici, Katy Hazan, Michèle Merowka
Enfin Norbert Wolgust et Emmanuel Gagnier, respectivement enfant d’enfant caché et petit-fils de Justes, sont intervenus pour poser la question de la transmission et notamment aux générations les plus jeunes. Ils ont dressé un tableau de la nécessité de transmission de l’histoire de la Shoah de nos jours et sur la façon de le faire. Travail de mémoire et numérique furent les maitre-mots de cette intervention.
Emmanuel Gagnier, Katy Hazan, Norbert Wolgust
Dans le public, plusieurs personnes ont apporté leur contribution aux différents sujets en livrant des parts de leur histoire, des anecdotes ou encore en confrontant leur opinion à celle des intervenants.
Le colloque s’est déroulé devant une assistance fortement représentée par des fidèles de l’association ou de l’histoire de la Shoah. Cette représentation quelque peu communautaire invite à s’interroger sur le thème qui a conclu ce colloque : la transmission. Comment continuer de transmettre l’histoire et les valeurs que nous souhaitons qu’elle véhicule auprès d’un nouveau public ?