Les 1 MATP en voyage d'étude à Auschwitz-Birkenau en Pologne
20 février 2017
Le 2 février dernier les élèves de 1 MATP sont partis en Pologne pour visiter le site d’Auschwitz-Birkenau. Ce voyage d’étude organisé par Le Mémorial de la Shoah et financé par le Conseil Régional a été effectué dans le cadre du projet pédagogique « Mémoire et Citoyenneté » mené avec la classe depuis le mois de septembre. Encadrés par des accompagnateurs-historiens du Mémorial et les guides du Musée, les élèves ont pu découvrir ce lieu emblématique de la Shoah, comprendre les enjeux de l’entreprise d’une mort programmée, méthodique, industrielle, visant à faire disparaître tout un peuple de la Terre.
La journée commence à cinq heure du matin à l’Aéroport de Nice, où nous rencontrons cinq autres établissements de la Région qui ont été sélectionnés cette année pour participer au projet. Après l’enregistrement de tous les participants, vers sept heures, nous décollons et, au bout de deux heures de vol, nous arrivons à Cracovie sous la neige, d’où nous sommes directement conduits en bus sur le site d’Auschwitz II-Birkenau.
La visite de cet immense cimetière sans tombes qui s’étend sur 170 hectares, commence par l’arrêt sur la Juden Ramp, ou « rampe des Juifs », lieu où les trains remplis de déportés arrivaient. Il s’agit d’un endroit particulier dans l’histoire du génocide juif car c’était le lieu de la première sélection et de la séparation. C’est ici que les personnes considérées comme aptes au travail et admis au camp ont vu pour la dernière fois les membres de leurs familles, ceux qui ont été envoyés directement dans les chambres à gaz. Tel était le cas de Ginette Kolinka, une rescapée d’Auschwitz-Birkeanu qui fait ce voyage avec nous depuis la France et nous livre un témoignage bouleversant dans l’un des baraquements de femmes du camp identique à celle dans laquelle elle s’est retrouvée à 17 ans en 1944. C’est sur la Juden Ramp qu’elle a été séparée de son père, qu’elle n’a jamais revu. La visite du site se poursuit à travers la rampe de déchargement, les ruines des chambres à gaz et des fours crématoires.
Avec les guides, nous refaisons le chemin d’un prisonnier avant son admission au camp : le déshabillage, le rasage, le passage à la douche, l’immatriculation sur l’avant-bras gauche lors des « formalités » d’enregistrement… Tous ces moments marqués par une extrême violence qui visait la déshumanisation des déportés restent très vifs dans la mémoire de Ginette Kolinka : « Se mettre à nu devant les nazis, cela fut le plus dur, le plus humiliant ». Au bout de ce parcours, une salle où quelques centaines de photos des victimes du nazisme apparaissent pour « donner un corps » et une identité à une poignée parmi plus d’un million de morts qui ont été exterminés dans ce camp.
La première partie de la visite se termine par une courte cérémonie de commémoration de la Shoah devant le monument international à la mémoire des victimes.
Après une pause déjeuner, nous nous déplaçons à Auschwitz I, la plus ancienne partie du site qui abrite aujourd’hui le Musée national. L’exposition qui nous est présentée par une guide francophone du musée montre les deux fonctions principales du KL Auschwitz, à la fois camp de concentration de ressortissants de différentes nationalités et plus grand centre d’extermination massive des Juifs d’Europe. C’est ici que nous sommes confrontés aux preuves les plus ignobles de la barbarie nazie et des crimes qui ont été perpétués au camp : les boîtes du Zyclon B (gaz mortel), les deux tonnes de cheveux humains, des milliers de chaussures et d’autres objets personnels de victimes retrouvés à la libération du camp le 27 janvier 1945, les photographies de petits enfants soumis aux « expérimentations médicales » les plus atroces du docteur Mengele. La visite s’achève à la tombée de la nuit. Nous regagnons Cracovie et retournons à Nice vers minuit.
Cette journée a marqué considérablement les esprits des élèves de la classe qui non seulement ont pu mieux comprendre ce pan de l’histoire contemporain, mais aussi réaliser l’importance de leur rôle d’« Ambassadeurs » de la mémoire pour les générations d’aujourd’hui et de demain.
En effet, quelques jours après ce voyage d’étude, Greg Campoverde et Clément Cuenca sont déjà devenus les portes paroles de la classe lors d’une émission enregistrée à la Radio Chalom Nitsan (RCN), présentée par Michèle Merowka, présidente de l’AMEJDAM. Ainsi, ils ont pu parler à la radio de leurs expériences vécues depuis le début de notre projet.
Écouter un extrait de l'émission enregistrée sur Radio Chalom Nitsan (RCN)
Article original : Fondation Don Bosco : http://www.fondation-donbosco.fr/LES-1-MATP-EN-VOYAGE-D-ETUDE-A-AUSCHWITZ-BIRKENAU-EN.html