Juan Freund
Le 13 novembre 2012, Guillermo Freund écrit par l'intermédiaire de notre site internet, pour parler de son père, Juan Freund caché par le Réseau Marcel. Et voilà que la fratrie s'agrandit! Juan est bien inscrit sur la liste des "Enfants Abadi". Un échange de quelques mails, et une nouvelle histoire se raconte, il nous la raconte.
Juan est né en Allemagne en 1929, sa famille est expulsée vers la Pologne et en 1938, traversant toute l'Allemagne émigre vers la Belgique puis la France. Son père est incarcéré dans un premier temps au camp de Gurs, avant d'être dirigé vers Drancy puis Auschwitch. Juan et sa mère se cachent à Nice.
Deux soeurs, juives aussi, Françoise et Marianne Kron, cachent l'enfant (et sa mère ?) quelques temps à Cannes, puis Juan est confié par "Monsieur Marcel" au père Blain à Don Bosco à Nice, école professionnelle de jeunes garçons. Il rejoint ainsi plusieurs enfants déjà pensionnaires de cet établissement. Il se rappelle très bien du Père Lambert qu'il a revu en 1971
Pour quelle raison quitte-t-il Don Bosco ? Il ne le sais pas, n'a pas beaucoup de souvenirs de cette période, mais Juan dit "quand j'écris c'est plus l'imagination, qui construit un passé..." il rajoute, citant Boris Vian, " du moment que je l´ai inventé ca doit etre vrai parce que le present, en general, est faux:" On peut peut-être lier cet évenement à la descente de la Gestapo dans l'école.
Juan se retrouve à St Chamond, près de St Etienne, dans un "Centre de réinsertion sociale" (?) dépendant de l'armée jusque fin 1944. Llà encore un souvenir : le Chef Rigaud.
Puis nous sautons à pieds joints dans le temps pour nous retrouver en 1948 à Buenos Aires où arrive Juan. Il a 19 ans, et on lui propose de jouer une pièce en français, mais pas n'importe quelle pièce, pas n'importe quel rôle: celui de Knock!!! et Moussa qui n'en n'a rien sû.....
Juan dirige actuellement le Théâtre Juif de Buenos Aires. Il a écrit une pièce un peu autobiographique intitulée "Jeunesse et Exil" en espagnol, qu'il va essayer de faire traduire pour nous l'envoyer.
Ces quelques lignes de présentation piquent notre curiosité et les questions affluent que nous aimerions tant lui poser; patience, Juan va nous donner plus de détails bientôt. Il pense venir en France cette année, et nous serons heureux de l'accueillir.
Sur la photo jointe, il est à la droite du père Jésuite et suppose que l'enfant à gauche est lui aussi juif, mais il ne ne souvient pas de lui : peut-être celui ci se reconnaîtra-t-il ?