Folie meutrière
7 avril 2018
La commémoration des 25 ans du génocide des Tutsis au Rwanda a donné l'occasion au président Paul Kagame de prononcer un discours qui se veut apaisant. En substance, il souligne que les causes de l'épouvantable massacre qui n'épargna ni les femmes ni les enfants ni les personnes très âgées ont été éliminées : "tout a été fait pour que cela ne se reproduise plus" a t-il déclaré...
Génocide, un terme qui suscite une indicible terreur.
L'étymologie est double : elle vient du grec genos qui veut dire race et du latin caedere qui veut dire tuer et, en l'occurrence, tuer pour détruire un groupe humain en fonction de son appartenance nationale ethnique ou religieuse. Les communauté juives et arméniennes ont quelque raison de se remémorer, en entendant ce mot, la cruauté et l'hallucinante barbarie que des hommes peuvent pratiquer envers d'autres hommes !
Les circonstances du déclenchement de la folie meurtrière qui a fait 800 000 morts au Rwanda ont été largement diffusées et commentées par la presse mondiale ou bien par des experts. On a souligné les atrocités qui, après qu'elles ont été commises, suscitent ces trois mots : plus jamais ça !
Mais ce souhait ardent et plein d'espoir est hélas contredit par des comportements que l'on ne croyait plus possibles. Dans le sillage de la bêtise, la haine trouve sa place. "Le ventre est encore fécond ..." disait Brecht.
Le massacre , en Afrique, où une ethnie fut anéantie à la grenade et à la machette, pourrait rendre naïve la soif de paix. Alors faisons nôtre la pensée d'un sage : "En pleine angoisse ne perds jamais l'espoir car la moelle la plus exquise réside dans l'os le plus dur."
Victor Haïm