Semaine « Enfants cachés et déportation »
Du 7 au 11 janvier 2008
Discours d'Aude de Saint-Loup
« Au nom du Cours Morvan, pour nous souvenir de la merveilleuse Odette Abadi, notre ancien médecin scolaire, et pour nous permettre de réunir ceux qui oeuvrent au meilleur de l’humanité après avoir réchappé à la barbarie nazie, je remercie Monsieur Jacques Bravo, Monsieur Yves Lescure, directeur de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, qui nous a accordé sa confiance dès le début de ce projet et proposé d’exposer les 42 panneaux retraçant de manière complète et claire l’histoire générale de la déportation, et offrant également aux visiteurs des supports documentaires de qualité, Monsieur Olivier Tcherniak, secrétaire général de la Fondation Orange (Francetélécom), qui a déjà soutenu des projets du Cours Morvan et qui ici encore a permis de rendre l’ensemble de cette semaine accessible aux personnes sourde.
Je remercie nos très précieux témoins :
Madame Andrée Poch-Karsenti, malheureusement clouée aujourd’hui par une forte fièvre et qui ne pouvait être parmi nous aujourd’hui, la petite « Dédé » comme l’appelaient encore Odette et Moussa Abadi lorsqu’ils l’ont la ré-adoptée quelques décennies plus tard, actuelle présidente de l’Association des Enfants et Amis Abadi, succédant à Madame Jeannette Wolgust, la grande sœur, qui est également parmi nous et qui a fondé l’association, ce qui n’était pas une mince affaire. Vous étiez si bien cachés, les Enfants, et Odette Abadi était d’une telle discrétion, que je vous ai découvert tardivement mais heureusement : je vous redis tout le bonheur de vous avoir vus réunis il y a trois ans, formant au-delà de vos deuils impossibles une famille de vie, autour d’Odette et Moussa, votre accueil était chaleureux et généreux jusqu’aux cornichons salés dont raffolait Romain Gary.
Madame Jeannette Dreyfuss Professeur d'Histoire - Géographie, retraitée. Enfant cachée de 1942 à 1944 à l'Institut Notre-Dame à Versailles, puis au Château de Saint-Ange à Villecerf (Seine et Marne) chez le Marquis et la Marquise René de Roys.qui ont reçu, à titre posthume, la médaille des "Justes parmi les Nations", le 30 avril 2000. Jeannette Dreyfuss nous a accompagnés de son énergie et de ses conseils dès le début de cette entreprise.
Monsieur Stéphane Hessel, ambassadeur de France, co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, évadé récidiviste durant la guerre, survivant de Dora, rebelle pacifiste et poète, agitateur infatigable des causes humanitaires et de la tolérance. (N’était pas présent).
Monsieur Bertrand Herz, malheureusement lui aussi empêché aujourd’hui étant hospitalisé et nous espérons, pour lui comme pour nous, qu’il sera « libéré » à temps pour participer à la table ronde de samedi. Bertrand Herz est président du Comité international de Buchenwald-Dora et Kommandos, secrétaire général de l’association française Buchenwald-Dora, à la fois enfant mal caché et déporté, vous étiez le premier à m’accueillir dans les locaux de la rue bien nommée des Martyrs. (N’était pas présent).
Le Général Bernard d’Astorg, survivant de Dora et de Bergen-Belsen et, ironie ou revanche de l’Histoire, qui fut gouverneur de Berlin de 1977 à 1980, ayant entre autres la garde du prisonnier Rudolf Hess, Bernard, très grand ami, qui s’est totalement investi à tous niveaux dans le cadre de cette semaine.
Nous lui associons son ami, notre ami, le général Louis Garnier, autre compagnon de détresse à Dora, lui-même très investi dans les actions de témoignage et qui partage avec Monsieur Hessel le goût des lettres, y ajoutant celui des truites qu’il va pêcher en Allemagne…
Et nos passeurs
Les membres de la Commission Dora-Ellrich et K°s qui ont soutenu autant qu’il était possible notre projet.
Monsieur Jean-Marc Cerino, peintre et ami, qui tisse par ses toiles le lien nécessaire de la mémoire vivante des martyrs du nazisme, et fait en sorte que de ces morts sans sépulture la trace de leurs silhouettes s’efface pas. Il expose ici quelques œuvres de sa série A des amis qui nous ont manqué, déjà présentée dans de nombreuses villes de France, notamment au Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon ainsi qu’à Marseille. Pour ne pas parler à la place des autres, il a choisi le blanc, la couleur du retrait, celle du minimalisme esthétique au nom de la plus grande exigence éthique. Sa présence ici est pour nous un grand honneur.
Mademoiselle Annie Carcaillon, ma petite sœur en Histoire, professeur au Cours Morvan, d’une totale vocation, a réalisé les sous et sur-titrages, tout comme elle s’est impliquée pour sensibiliser les élèves et ses collègues à l’événement.
Je remercie tous ceux qui sont présents et je les invite non seulement à visiter l’exposition et à participer aux divers moments proposés, mais surtout à rencontrer les témoins présents tout au long de cette semaine.
Enfin Monsieur Pierre-Emmanuel Dauzat, président de l’ADJS, traducteur et auteur, qui n’a pas hésité en s’embarquant dans cette histoire à commettre d’abord un livre capital puis à s’engager personnellement tout au long de cette semaine : je plaide coupable mais c’eut été dommage de ne pas le faire.
Je lui cède maintenant la parole...